Un chercheur de renom balance sec

Philippe FROGUEL ne mâche vraiment pas ses mots !
Ce chercheur français de renommée mondiale dans sa spécialité (le diabète) a donné une interview au magazine nordiste Eco 121 ; il y énonce ses bien plus que 4 vérités …
  • Les personnes compétentes sont plus mises à l’écart que promues. Il est ainsi passé de l’ostracisme pratiqué par les mandarins parisiens aux fourches caudines des milieux hospitaliers nordistes, alors que la compétence locale n’existait pas. 15 ans pour se faire accepter !
  • Saupoudrage est préféré à confortation. En butte aux positions limitantes d’élus territoriaux adeptes de la répartition des ressources, il milite plutôt pour le renforcement du soutien aux plus performants, en exigeant des contreparties en termes de résultat.
  • La consanguinité de la recherche mène à son appauvrissement. Un bon tiers des effectifs de recherche mériteraient d’être réorientés ; or il s’arque boutent sur leurs positions et rejettent toute association avec des étrangers qui mettrait en lumière leurs faiblesses criantes
  • Le moine chercheur a vécu ! Face à une recherche mondialisée, les chercheurs ont besoin d’être au monde et ont besoin de moyens. Le nier au motif d’une pureté départie du matériel et de l’argent est pire qu’une erreur, c’est le signe d’une fausseté.
  • Un bon chercheur est un obsessionnel : il y pense tout le temps. Curiosité, engagement total voire anxiété en sont les dimensions psychologiques majeures
  • La refondation de la recherche française n’est pas achevée. Malgré notre niveau de formation et notre capacité de travail, les anglais nous en remontrent largement en termes de pragmatisme et d’excellence.
Ces commentaires présentent l’avantage de poser les paramètres de l’analyse et partant, du repositionnement possible de la recherche française dans le concert mondial qui tournent autour de 2 paramètres : les choix stratégiques et la psycho sociologie des organisations, ce 2ème volet comprenant lui-même de nombreuses facettes …sans parler de l’empilement des structures, donc des compétences, des évaluations, des redondances d’investissement, l’ensemble contribuant à l’opacification des compréhensions, donc des choix et au final … des résultats.

Tous les ingrédients d’une spirale dépressive sont ainsi réunis.

(*) article initialement paru le 24 novembre 2012