Les OGM en Europe, chronique d’un nouveau désastre technologique

Contrairement à l’Europe et à la France, les Etats-Unis connaissent un relatif consensus à propos des biotechnologies végétales. Ni la campagne présidentielle, ni le président actuel ne semblent vouloir freiner l’élan de leur développement.
C’est ainsi que, sous l’impulsion de chercheurs attirés aux USA, à l’image des Professeurs FAUQUET (virologue français de renommée mondiale) ou CAPECCHI (prix Nobel de médecine 2007), de nouvelles techniques sont utilisées pour la mise au point, à l’image de ces plantes résistantes aux virus à ARN et ADN simple brin, ou encore l’inactivation de gènes qui inhiberont le développement larvaire d’insectes cibles grâce à de nouveaux types d’insecticides. De même, le ciblage de gène, combiné à l’analyse robotisée de la composition des grains représente les nouveaux outils technologiques.
Certaines de ces recherches, soutenues par des fondations privées et relayées par des collaborations public-privé sont destinées aux pays situés en zone tropicale et ne feront pas l’objet de prise de brevets.
Rien de tout cela dans la vieille Europe !
Rien qu’en France, nous venons de connaître 2 faillites retentissantes ; Meristem therapeutics, qui a notamment travaillé sur un maïs transgénique pour produire la lipase gastrique destinée à soulager les enfants atteints de mucovicidose, qui avait vu ses derniers essais fauchés  à l’été 2005, vient de déposer son bilan, de même que Librophyt, essaimage du CEA, qui devait produire des molécules thérapeutiques grâce à des plantes. Biogemma, pourtant soutenue par le monde agricole pour améliorer des variétés végétales, a de son côté délocalisé ses essais aux USA et en Israël…
Les programmes publics, dont les moyens étaient miteux (2 M€ de budget annuel pour l’ANR OGM, à comparer aux 2,4 milliards d’€ pour le plan chinois 2006-2020) ont été clos, faute de projet !
Les retards s’accumulent et il y a fort à parier que ces domaines stratégiques connaissent les mêmes destins que ceux qu’à connus l’europe informatique …
 D’après un article de Marc FELLOUS, professeur de génétique humaine à l’université Denis-Diderot, parue dans La Tribune du 10 juin 2009