De l’absorption à la cission : l’exemple de la cession aux cadres du pôle R&D des laboratoires FOURNIER (Dijon) *

Fleuron de l’activité pharmaceutique bourguignonne, les la boratoires FOURNIER avaient fini par être cédés en 2005 à la division pharmaceutique du groupe SOLVAY. Ce dernier le revendra au groupe ABBOTT courant 2010.

Après intégration du portefeuille de produits dans son propre catalogue et fusion avec ses processus maîtres (informatique, finance, …), ABBOTT avait décidé de se séparer des activités de recherche développement installées à Dijon.

Une mission de recherche d’un repreneur issu de la profession est alors confiée à un consultant.

Les arguments ne manquent pas : 230 personnes en recherche-développement, 30 de plus a siège, un laboratoire de 12.000 m2, une bibliothèque de 200.000 molécules, des brevets, des équipements ultra modernes, des équipes expérimentées capables d’agir de façon transversale (mélanges, formulations, toxicologie) ou par branche d’activité (biologie et pharmacologie, chimie, ADME) … pourtant, aucune négociation ne débouchera !

Entre le classique et désespérant plan social et sa cohorte de micro négociations et de contrôles et la reprise par les salariés, c’est cette dernière option qui est retenue, grâce à l’engagement de 3 cadres dirigeants.

ABBOTT n’aura finalement pas lésiné : outre l’ensemble des équipements et la propriété intellectuelle, les repreneurs, qui se sont engagés à reprendre 70 personnes, dont 20 chercheurs, bénéficient d’un contrat de plusieurs dizaines de millions d’euros sur 5 années.

L’équipe et la plateforme existantes sont reconnues; elle a permis la découverte de médicaments à base de fénofibrate ainsi que de treize candidats cliniques. Elle participe à des programmes de développement clinique dans les domaines thérapeutiques liés au traitement de la douleur, la thrombose, l’athérosclérose, le diabète et la dyslipidémie.

La nouvelle entité, dénommée INVENTIVA, s’inscrit, certes, dans le contexte de la recherche externalisée, qui a aujourd’hui les faveurs des groupes pharmaceutiques, soucieux d’améliorer la productivité de leur recherche.

Les dirigeants ne s’y trompent pourtant pas : de centre de recherche ABBOTT, ils doivent désormais rechercher des clients et des partenaires externes, avec une démarche beaucoup plus entrepreneuriale, en offrant à la fois flexibilité et vitesse d’une start-up, mais aussi processus optimisés et normes de qualité dignes d’une grande entreprise pharmaceutique.

 

Synthèse d’articles de presse et du dossier établi par l’entreprise

* article initialement paru  le 13 novembre 2012