CONVERTEAM, redressement spectaculaire d’une ancienne filiale d’ALSTOM

Filiale d’ALSTOM, ALSTOM POWER CONVERSION perd 50% de son CA entre 1999 et 2003.

Patrick KRON recrute alors Pierre BASTID, centralien passé par l’INSEAD, qui a déjà à son actif le redressement de filiales de Schlumberger, Valeo et Thomson. Suppression de 700 emplois, identification des savoir-faire à promouvoir, choix de segments (marine, pétrole & gaz, énergies nouvelles) organisation en pôles et autonomisation de gestion sont au programme pour relancer la société.

Mais ALSTOM, qui traverse de graves difficultés, est soutenu par l’Etat dans son redressement et contraint, par ricochet, de vendre cette filiale.
Barclays Private Equity (BPE) acquiert pour 120 millions d’€ cette société dont personne ne veut.
Les managers ont le marché en main : si la plus-value dégagée est supérieure à 3 fois la mise, les 2 acteurs (BPE et le management) se la partageront à 50-50 !

La chance aidant, les résultats s’enchaînent : croissance du CA de 45% par an, EBITDA porté de 26 à 185 millions d’€ ; les effectifs suivent, portés à 4600 personnes à fin 2007, puis 5800 en 2008.

Pour financer les développements à venir, BPE fait entrer un nouvel actionnaire, LBO France, qui valorise la société à 1,9 milliard d’€. Ce fonds d’investissement a été préféré à General Electric, qui avait proposé 2 milliards d’€. Les 40 managers, dont Pierre BASTID, ont préféré l’autonomie à la puissance …. D’autant qu’ils disposent à présent d’1/3 du capital, en réinvestissant 700 des 900 millions d’€ de plus value qui leur revient aux termes de l’accord.

En manager soucieux de l’implication de ses troupes, Pierre BASTID met en place un mécanisme destiné à associer à la réussite de l’entreprise l’ensemble des salariés qui le souhaiteront. D’un côté, les 4500 salariés vont toucher un bonus équivalant à 2 mois de salaires ; de l’autre, un fonds d’investissement salarial, qui pourra atteindre jusqu’à 5% du capital, permettra à chaque salarié souscripteur d’une action, de bénéficier d’une action gratuite souscrite pour lui par Pierre BASTID lui-même.


A partir d’un article de Guénaëlle LE SOLLEU & Matthieu PECHBERTY, paru dans www.latribune.fr du 25 juin 2008, et d’un article paru dans www.challenges.fr du 26 juin 2008