Nous aurions économisé 50 milliards pendant le confinement, dit on.
Notre manque de confiance en nous et en l’avenir ferait que ces économies deviendraient de l’épargne ; autrement dit, que les pistes pour l’affecter à autre chose qu’à des comptes en banque ou des comptes placés ‘’sans risque’’ feraient défaut.
L’épargne disponible : une solution forte pour traiter des difficultés massives
Pourtant, la solution est sous nos yeux ; elle nous vient directement de la crise qu’a engendré le surgissement de la COVID-19.
La perturbation que cette dernière a entraîné dans l’organisation des entreprises a asséché les réserves financières parfois minces de nombre d’entre elles, encore florissantes il y a peu. Voilà que des communautés de travail solides et utiles vont se retrouver démunies et abandonnées par des gestionnaires pris au dépourvu.
L’occasion est donnée de saisir l’opportunité de modifier l’ordre des choses : il faut mobiliser les ressources d’épargne que la crise a suscitées pour qu’elles s’investissent, afin de sauvegarder et redéployer ces entités menacées.
Il n’est de jour qui n’annonce des centaines voire des milliers d’emplois menacés, jusqu’au ministre de l’économie français parlant encore il y a peu de centaines de milliers d’emplois en danger.
Une communauté de travail mobilisée, compétente et active doit parvenir à retrouver un nouvel équilibre dans l’univers économique, loin des bureaucraties parfois tatillonnes et aveugles.
J’appelle donc à l’organisation d’une épargne collective, afin qu’elle puisse s’investir de façon raisonnable, mesurée et compétente sur des activités menacées de péril et qui seraient autonomisées de leurs grandes entités d’appartenance, en associant management humain et stratégie éclairée.
Un exemple
Pour 1 € investi, il est possible de lever au minimum 1 € de dette, voire même 2 €, panachés entre dette, subvention et soutien fiscal.
Imaginons qu’un sous-traitant de l’aéronautique ou de l’automobile décide que l’une de ses filiales comprenant 100 personnes soit durement menacé : eh bien ! Sauf si un diagnostic préalable, rapidement mené, ne permet d’identifier aucune piste de rebond crédible à partir du noyau de savoir-faire et de la cohésion d’un collectif de travail, il est possible d’y injecter environ 50.000 € par emploi en capital, soit dans notre cas 5 M€ auxquels se rajouteront de 5 à 10 M€ de dette ou d’avantage fiscal pour engager le maintien et l’évolution de l’activité.
Cette injection ne sera naturellement possible que si, en faisant appel de façon très organisée à toutes les intelligences internes, des éléments de repositionnement raisonnable sur le marché sont identifiés pour l’activité considérée comme obsolète et qui pourrait trouver à survivre en position externalisée.
Les 50 milliards qui auraient fait l’objet d’une épargne exceptionnelle au cours des 3 derniers mois en France représentent donc la possibilité de sauvegarder 1 million d’emplois, en pouvant obtenir par ailleurs 50 milliards d’emprunts, voire 100 milliards en cumulant emprunt + subvention + avantage fiscal.
Ces ressources doivent être confiées à des professionnels reconnus et validés par les investisseurs épargnants. Placés à la tête de ces entités à rétablir et à redévelopper, ils auront l’avantage de ne pas être assujettis à des bureaucraties de grands groupes et resterons modérés dans leur appétit de rendement : la priorité, c’est le renforcement de la position stratégique et du fonctionnement des activités en balance, mais à potentiel, via l’investissement continu.
Le choix des thèmes d’activité à privilégier pour se reconvertir sera lui aussi plein de sens : la sauvegarde et la restauration des grands équilibres de la planète.
L’exemple du Québec
D’autres pays l’ont déjà fait : le Québec a uni les épargnants en constituant le fonds des travailleurs du Québec, aujourd’hui gestionnaire de l’épargne collective de 700.000 actionnaires représentant un montant de 11 milliards d’€, pour un pays qui compte 8,5 millions d’habitants.
La règle de 3 est facile à faire pour un pays comme la France : notre potentiel est de 84 milliards soit, selon la proposition financière ci-dessus, 160 à 240 milliards pouvant être mobilisés en faveur de l’investissement.
La solution québécoise réalise ses investissements au Québec, dans des activités nouvelles ou en développement qui créent des emplois sur place.
Les syndicats y sont moteurs pour placer et gérer cette épargne. Laquelle génère un rendement compris entre 5 et 10% par an selon les années. C’est raisonnable. Et accessible. Sans compter les effets induits de développement des savoir-faire, de la richesse vive, des cotisations sociales versées, entre autres.
Je me tiens à la disposition de ceux qui souhaitent mettre en place des solutions pérennes pour fournir tous les détails qui conduiront à matérialiser les solutions pour maintenir, redéployer et solidifier des collectifs de travail que de grandes organisations seront amenées à délaisser, voire sacrifier.
Le site du fonds québecois présente de façon détaillée son origine, son fonctionnement, ses résultats: www.fondsftq.com